Copie du Projet de Plan de déplacements urbains de la Communauté Urbaine de Strasbourg
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Contexte urbain, pratiques de déplacements, trafics et réseaux

La CUS comprend 27 communes constituant le coeur d'une aire métropolitaine; dont l'influence est sensible sur l'ensemble du Département du Bas-Rhin ainsi qu'en Allemagne malgré la frontière naturelle très marquée que constitue le Rhin.

En 1990, on recensait sur ce territoire 423.500 habitants et 211.500 emplois, en progression de 16% et de 26% respectivement depuis 1968. Cette croissance a toutefois été très inégale suivant les zones considérées. Sur le tissu dense, notamment à Strasbourg, la croissance a été faible, avec parfois des poches ou des périodes de décroissance. La périphérie urbaine, en revanche, a connu un très fort dynamisme.

Morphologie et site:

Le site naturel et le développement historique des voies de communication ont produit un espace urbain morcelé. Au sein même de Strasbourg subsiste une vaste ceinture de zones non-aedificandi correspondant aux glacis des fortifications du 19e siècle. Elle sépare nettement le centre de Strasbourg de ses faubourgs, ce qui contribue sans doute à préserver leur identité spécifique.

On peut distinguer sommairement quatre grandes composantes des zones urbanisées :
- la ville ancienne, très dense,
- la ville récente, plus aérée avec son urbanisme à îlots présentant de grands alignements, mais restant d'une forte densité et accueillant elle aussi des fonctions variées et typiques d'un centre-ville,
- les faubourgs et les banlieues anciennement urbanisées, où alternent de manière plus contrastée les zones résidentielles souvent denses et les implantations. industrielles fréquemment concentrées le long des axes de transport, notamment ferroviaires1,
- limitée à l'Est par le Rhin et au Nord-Ouest par le verrou agricole du Kochersberg, la croissance urbaine s'est surtout effectuée suivant un axe Nord-Sud. Ces franges récentes présentent la physionomie classique de lotissements souvent accolés aux anciens villages, entre lesquels sont parfois insérés des ensembles collectifs de taille variable, des zones d'activité et des centres commerciaux. Cette zone comporte encore des terres agricoles et dépasse largement les limites de la CUS.


Armature commerciale

Les surfaces commerciales se répartissent en trois zones concentriques :

- un centre ville actif où se concentrent des grands magasins, des boutiques de luxe et des magasins s'adressant aux touristes, beaucoup de commerces franchisés.. mais également des centres commerciaux et des commerces de proximité, l'ensemble constituant la plus grande concentration commerciale de l'agglomération, (25 % du total des surfaces commerciales de la CUS, tous types de commerces confondus),

- quelques pôles de quartier comme Neudorf, Schiltigheim, Bischheim, Lingolsheim et Illkirch-Graffenstaden,

- d'importants centres commerciaux sur tous les axes routiers principaux à la périphérie, qui font de Strasbourg l'une des agglomérations françaises les plus denses en grandes surfaces.


Localisation des activités

On peut résumer la morphologie du tissu industriel de la manière suivante :

· au Nord, deux axes principaux :
- une bande Nord s'étendant du Nord du Port Autonome à La Wantzenau et recouvrant l'Est de Schiltigheim, Bischheim, Hoenheim et Reichstett,
- un axe plus accessible traversé par l'autoroute s'étendant des ateliers SNCF de Bischheim à Vendenheim,

· au Sud, une vaste zone
en forme de cône ayant sa pointe à la Plaine des Bouchers et balayant les communes d'Illkirch-Graffenstaden et Geispolsheim, auxquelles on peut ajouter des implantations plus modestes à Lipsheim, Fegersheim.

Le tertiaire est plus concentré dans les zones centrales. En 1990, il regroupe 70% des effectifs salariés du périmètre étudié, et plus de 77% dans la ville centre. Plus de 70% des emplois tertiaires sont regroupés dans la ville centre, contre 48% des emplois secondaires.

L'implantation de bureaux se fait de plus en plus difficilement dans l'hypercentre. Par contre on assiste au remplissage des zones centrales de Strasbourg par des opérations de taille réduite (Marais Vert, Bon Pasteur) et à l'émergence de centres tertiaires importants dans les faubourgs (la Meinau) et en périphérie (Schiltigheim et Illkirch-Graffenstaden pour ne citer que des opérations déjà lancées).

Les fonctions tertiaires supérieures ont elles aussi tendance à se déconcentrer. On observe l'implantation d'établissements d'enseignement supérieur et de laboratoires de recherche dans des zones de type technopole, tendance que confortent les projets connus à ce jour.

n°1: Populations et emplois 1962-1990
Année
1998
1975
1982
1990
Habitants(1)
365.000
392.500
402.000
423.500
Densité de poulation
(hab/km2)
1.181
1.270
1.301
1.371
Emplois(2)
168.000
182.500
196.500
211.500
Densité des emplois
(emplois/km2)
544
591
636
684
source : INSEE - Recensement général de la population
(1) Nombre d'habitants : Population sans double compte
(2) Nombre d'emplois : Population active au lieu de travail

Les déplacements des habitants de la CUS

Une «enquête ménages déplacements» a été réalisée auprès des habitants de la CUS en 1988. Près de 3/4 des déplacements mécanisés se faisaient en voiture particulière, alors que la part des transports collectifs était relativement modeste à 11%. Au total, environ 990 000 déplacements motorisés par jour sont effectués par les habitants de la CUS. Par contre, le taux d'usage des deux-roues (près de 15% des déplacements mécanisés) notablement plus élevé que celui observé dans d'autres grandes agglomérations françaises, est sensiblement supérieur à celui des transports collectifs.


Par motifs, les déplacements domicile-travail ne représentent que 20% des déplacements totaux, ceux de type domicile-école environ 11%. Ils sont tous deux nettement dépassés par les déplacements domicile-achats ou affaires qui avec 43% dominent le marché des déplacements.

On notera le nombre moyen de 95 voitures particulières pour 100 ménages, soit un chiffre relativement élevé par rapport aux agglomérations françaises.
 

la demande de déplacements


· Les migrations alternantes 2

En 1990 Strasbourg offrait environ 211.500 emplois pour seulement 179.400 actifs ayant un emploi.

Chaque jour en 1990, quelque 49.800 personnes entraient dans l'aire étudiée pour y travailler, tandis que quelque 16.575 résidents de la zone étudiée en sortaient pour rejoindre leur emploi.

Au total la zone génère près de 66 000 migrations journalières avec l'extérieur, soit de l'ordre de 135.000 déplacements générés.

· La demande globale

En tout, on peut estimer à environ 1 million le nombre de déplacements mécanisés quotidiens ayant au moins leur origine ou leur destination dans la zone d'étude.

A la fin des années 1980, les problèmes sont devenus plus manifestes, la prise de conscience est généralisée et les enjeux de la politique des déplacements occupent une place importante dans le débat politique.
 

Le trafic routier

Les voitures particulières

La circulation a connu une période de stabilité sur le réseau urbain durant les années 80 se manifestant par :
- la saturation du réseau viaire de la Grande Ile,
- un plafonnement progressif des trafics sur la ceinture des boulevards et les pénétrantes traduisant également la banalisation de la congestion.

En revanche, une forte croissance se localisait sur les axes autoroutiers, alimentée par des aménagements successifs tendant à mieux desservir les quartiers par ces axes, et attirant un trafic interne à l'agglomération qui ne pouvait plus s'effectuer sur le réseau primaire saturé.




Les poids lourds

· Les flux de poids lourds en transit

L'agglomération de Strasbourg est située à la croisée d'axes de transports majeurs. Ces axes principaux qui se rejoignent en étoile au niveau de l'agglomération de Strasbourg ont une fonction intrarégionale forte. En outre, ils participent à l'écoulement des flux longue distance. Sur la section la plus chargée de l'A35 (155 400 véhicules/jour et 6 % de poids lourds en 1994), 2 900 camions sont en transit par rapport au périmètre de la CUS. Outre leur contribution à la saturation régulière de cette section, ces poids lourds émettent de 10 à 15% du total des polluants de cette voie.

La contribution totale de ce type de véhicules aux nuisances des voies structurantes de l'agglomération est ainsi importante.


· Les principaux pôles générateurs :

Les flux d'échange ont été analysés au travers de cinq grands pôles générateurs de trafic, le Port aux Pétroles, le Port du Rhin, le chantier rail-route de Cronenbourg, la zone industrielle de la plaine des Bouchers et la raffinerie de Reichstett. Ces cinq pôles ont en commun d'être situés dans les secteurs urbanisés denses de l'agglomération, de concentrer des nombres importants d'emplois (15 000 pour le Port du Rhin) et d'être desservis par le réseau structurant et interne de l'agglomération.

· Les axes "poids lourds" de l'agglomération :

- Un axe majeur orienté Nord-Sud composé des autoroutes A4, A35 et de la RN83 supportant de 6500 à plus de 10 000 poids lourds par jour (2 sens de circulation) .

- Un axe orienté Est-Ouest allant du Pont de l'Europe à l'échangeur de la porte de Schirmeck fréquenté par 3 000 à 6 000 poids lourds par jour.

- Un axe secondaire orienté Nord-Sud composé de la route du Havre et de la. rue de la Rochelle à l'Est de l'agglomération, à proximité du Rhin avec 2 000 à 3 000 poids lourds. Cet axe accède aux infrastructures autoroutières :
au Sud, par la rue de la Schaffhardt (2 200 poids lourds/j ),
au Nord, par l'axe Est-Ouest précédent et par une prolongation (route du Petit Rhin, 2 441 poids lourds/j) donnant accès au Port aux Pétroles et aux Ports Nord n'ayant pas de désenclavement véritable au Nord.

Ce dernier axe a comme fonction principale la desserte du Port de Strasbourg et de ses nombreuses activités industrielles alors que les autres en conjuguent plusieurs : transit, approvisionnement de l'agglomération, desserte des activités.

· Réglementation des circulations de poids lourds et de matières dangereuses ,

Un secrétariat permanent pour la prévention des pollutions industrielles (SPPPI) a été mis en place par le Préfet en 1992. Il a pour objectif de communiquer, d'évaluer et de proposer des actions de prévention des risques et des pollutions d'origine industrielle. A son initiative et sous l'impulsion de la Direction Régionale de l'Equipement, un groupe de transport de matières dangereuses (GTMD), a mené une réflexion sur ce problème spécifique et a proposé la mise en place d'une boucle TMD qui a fait l'objet d'un arrêté de la ville de Strasbourg en 1994.

La mise en service du premier tronçon du contournement Est entre la rue de Rouen et la rue du Pont du Rhin a conduit les services municipaux à modifier l'arrêté de 1994 par celui du 10 octobre 1996 qui prévoit le même trajet à l'aller et au retour : Contournement Sud - route du Rhin pont Vauban - route du Petit Rhin - rue du Pont du Rhin contournement Est - rue de Rouen.

Cet arrêté concerne un millier de poids lourds journellement.

· Circulation des véhicules utilitaires dans Strasbourg

La circulation et le stationnement ainsi que l'arrêt pour la desserte des riverains des véhicules utilitaires dont le poids total autorisé en charge (PTAC) est supérieur â 6 tonnes, sont interdits les jours ouvrables de 11h30 à 19h00, dans le périmètre formé par le Fossé du Faux-Rempart, les Ponts Couverts et l'Ill et dans certaines voies longeant ce périmètre à l'extérieur.

L'interdiction de circuler et de stationner est permanente. pour les véhicules de plus de 19 tonnes de PTAC.

Une dérogation est accordée aux véhicules de déménagements ainsi qu'aux véhicules d'intervention des services publics.

De 22 heures à 6 heures le matin, aucun véhicule ne transportant du fret n'est autorisé à circuler. Cette mesure s'applique à l'ensemble de la ville.

La sécurité

Une évaluation du taux d'accidents 3 sur le réseau routier structurant a été conduite, en combinant les relevés d'accidents sur la période 1988-1992 et les flux enregistrés ou calculés sur ce réseau.

Sur cette période, 6 568 accidents corporels de la sécurité routière ont été recensés dont 3 267 sur le réseau structurant. Ils sont inégalement répartis. En première approximation, on retiendra que les taux d'accidents sont plus élevés sur la voirie ordinaire que sur la voirie autoroutière (à l'exception de l'A 350), en particulier dans la partie centrale de l'agglomération. Dans ce secteur, la partie Nord de l'anneau des boulevards, l'Allée de la Robertsau et l'axe Etoile-Neuhof sont les itinéraires présentant le plus fort risque d'accidents.
D'un autre point de vue, la décomposition du nombre d'accidents en fonction des modes de transports utilisés fait apparaître une diminution progressive du nombre d'accidents deux roues et de leur part relative dans le total des accidents.
 

Les nuisances

Elles ne sont pas bien mesurées mais chacun est conscient de leur présence et surtout de leur croissance.

Le stationnement

En 1991, le diagnostic du PDU faisait ressortir une forte pression de la demande de stationnement dans l'hypercentre et à ses abords. Malgré une offre qualifiée de bonne, la saturation de l'offre de surface et un fort taux de stationnement interdit (près d'un véhicule sur cinq) incitaient la CUS à s'engager dans un programme de construction de parkings. La réflexion menée dans le cadre du PDU a fortement modifié cette approche.
 

Réseau de transport collectif urbain

Avant la mise en service de la première ligne du tramway, les 16 lignes du réseau urbain desservaient 467 points d'arrêt dans la CUS. Le réseau, en étoile, comportait néanmoins deux lignes faisant le tour du centre ville. La fréquentation était en 1991 de 100 voyages par an et par habitant, représentant 11% des déplacements mécanisés de la CUS, chiffres faibles pour une agglomération de cette taille et de cette densité.


Réseaux de transport collectif interurbain

L'«étoile ferroviaire de Strasbourg»

dont les branches partent dans cinq directions dessert un total de 11 gares ou arrêts de voyageurs dans la CUS.
Au total une petite moitié seulement des communes de la CUS est concernée par la desserte ferroviaire actuelle.

Les lignes sont électrifiées en direction de Saverne, Kehl, Mulhouse, les autres étant desservies en traction thermique.

La gare de Strasbourg se trouve au carrefour d'axes ferroviaires majeurs d'intérêt européen, pour les voyageurs comme pour les marchandises. C'est le noeud principal du transport régional de voyageurs.

Les gares de la CUS sont reliées à la gare de Strasbourg par de nombreux trains quotidiens en jour ouvrable (entre 15 et 40 circulations par jour). Mais aujourd'hui, la part de marché du train sur ces distances inférieures à 20 km reste faible, et l'offre peu adaptée.

La totalité de ces dessertes est réalisée par des services s'étendant au-delà de la CUS dans le cadre du conventionnement régional. L'offre est très concentrée aux heures de pointe, avec une prédominance des circulations vers Strasbourg le matin et quittant Strasbourg le soir sur certaines lignes. Sur toutes les lignes, il y a un service réduit en dehors des heures de pointe et en dehors des jours ouvrables. Ceci permet notamment l'aller-retour dans la demi-journée à partir de toutes les destinations de la CUS. Sur la ligne de Lauterbourg, des circulations de cars entre Strasbourg et Roeschwoog viennent relayer les dessertes ferroviaires.

La desserte de Kehl, sur l'autre rive du Rhin, est assurée aussi bien par des trains internationaux reliant Paris ou Nancy et Karlsruhe ou Offenburg, que par une desserte cadencée dans le cadre du service Metro-Rhin géré conjointement par la SNCF et la DB. Metro-Rhin assure 7 allers-retours par jour entre Strasbourg et Offenburg4, offrant systématiquement une correspondance avec les trains de grandes lignes (relations "Intercity" ou "Intercity express").


Lignes routières interurbaines.

Le Département du Bas-Rhin, autorité organisatrice des transports collectifs interurbains routiers, dispose d'un réseau composé de plus de 50 lignes régulières, exploitées par 15 sociétés.

Autour de Strasbourg, le réseau est structuré en étoile, 12 lignes (dont 10 exploitées par la C.T.S.) desservant l'aire d'attraction strasbourgeoise, dans un rayon de 35 km. Deux lignes interurbaines ont leur terminus strasbourgeois en connexion avec les pôles d'échanges tramway de Rotonde et de Baggersee. Les autres lignes interurbaines arrivent au centre-ville, place des Halles (pour les lignes C.T.S.), place de la Gare pour les autres.

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1. Ces trois premières catégories regroupent les communes formant l'agglomération INSEE de Strasbourg.
2. Déplacements domicile-travail, entre communes, dénombrés par les recensements généraux de la population de l'INSEE.
3. On notera qu'il s'agit d'un nombre moyen d'accidents corporels par an, par kilomètres et non d'un taux calculé par rapport à un nombre de victimes (blessés légers ou graves, morts).
4. Horaires d'hiver 1996-1997.
 

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